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L'étude COMPLIDON

L'étude COMPLIDON

Etude auprès des donneurs de sang

Suite à la modification des critères de sélection des donneurs de sang, intervenue le 10 juillet 2016, la Direction générale de la santé a souhaité mettre en place un suivi renforcé : en plus de la surveillance épidémiologique des donneurs de sang, Santé publique France a été saisi pour réaliser une enquête auprès des donneurs.

Contexte

La sécurité virale des produits sanguins repose principalement sur le dépistage systématique, sur chaque don de sang, de marqueurs biologiques de plusieurs infections liées au VIH, au VHC, à l’HTLV et à la syphilis. Il existe néanmoins un délai de quelques jours entre la contamination et le moment où les marqueurs de l’infection sont détectables par les tests biologiques disponibles. Cette « fenêtre silencieuse » constitue l’élément principal du risque transfusionnel résiduel.
La sélection des donneurs de sang est donc un élément important de la sécurité des produits sanguins. C’est pourquoi, avant de donner son sang, les candidats au don doivent remplir un questionnaire puis suivre un entretien pré-don. Ces deux étapes permettent de déterminer si les candidats sont aptes ou non à donner leur sang, sur la base de critères définis dans un arrêté ministériel.

L'arrêté du 5 avril 2016, entré en vigueur le 10 juillet 2016, a fait évoluer les critères de sélection des donneurs de sang. Il a notamment donné la possibilité aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) de donner leur sang sous certaines conditions : pour le don de sang total, ne pas avoir eu de rapport sexuel entre hommes dans les 12 derniers mois ; pour le don de plasma sécurisé par quarantaine, ne pas avoir eu plus d’un partenaire sexuel dans les 4 derniers mois.

Qui a participé et comment ?

L’enquête Complidon a été mise en place par Santé publique France, en partenariat avec l’Etablissement français du sang (EFS) et le Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA).
Toute personne ayant réalisé un don de sang, de plaquettes ou de plasma, auprès de l’EFS ou du CTSA, entre septembre et décembre 2017, ayant fait un don thérapeutique testé négatif pour tous les marqueurs infectieux (VIH, VHC, VHB, HTLV, Syphilis) et ayant une adresse mail a été invitée, par courriel, à participer à l’étude.
Le questionnaire, disponible sur Internet, était anonyme et comportait une cinquantaine de questions, portant sur le profil des répondants, les circonstances de leur dernier don, leur perception du questionnaire et de l’entretien pré-don, leur état de santé, l’usage de drogues, leur sexualité, leurs voyages et leur connaissance des critères de sélection et des dépistages réalisés sur chaque don de sang.

Afin de produire des résultats représentatifs de l’ensemble des donneurs ayant réalisé un don entre le 10 juillet 2016 (date de l’entrée en vigueur de l’arrêté) et décembre 2017, les données recueillies dans l’enquête ont été redressées sur les caractéristiques des donneurs de sang ayant fait un don pendant cette période : sexe, classe d’âge, région de résidence, type de donneur (nouveau/connu) et type de collecte (fixe/mobile).

Résultats de l’étude

Au total, 420 190 donneurs ayant donné leur sang, leur plasma ou leurs plaquettes entre septembre et décembre 2017 ont été sollicités par mail, parmi lesquels, 108 386 ont répondu de manière complète au questionnaire, soit un taux de réponse de 26 %.

Critères d’exclusion non déclarés lors du dernier don de sang

  • Parmi l’ensemble des donneurs de sang, 3,6 % n’ont pas déclaré, lors de leur dernier don de sang, au moins un critère d’exclusion lié à un risque de transmission d’un agent infectieux par voie sexuelle, usage de drogues ou tatouage/piercing :

au cours des 4 mois précédant le don :

  • avoir eu plus d’un(e) partenaire sexuel(e),
  • avoir eu un(e) partenaire ayant eu lui(elle)-même plus d’un(e) partenaire sexuel(le),
  • avoir eu une infection sexuellement transmissible (IST),
  • avoir eu un tatouage ou un piercing ;

au cours des 12 mois précédant le don :

  • avoir eu un(e) partenaire ayant utilisé par voie injectable des drogues ou des substances dopantes sans prescription médicale,
  • avoir eu des rapports sexuels en échange d’argent ou de drogues,
  • avoir eu un(e) partenaire ayant eu des rapports sexuels en échange d’argent ou de drogues,
  • avoir eu un(e) partenaire séropositif(ve) pour le VIH,
  • pour les hommes : avoir eu des relations sexuelles entre hommes,
  • pour les femmes : avoir eu un partenaire ayant eu des relations sexuelles avec des hommes ;

au cours de la vie :

  • avoir utilisé par voie injectable des drogues ou des substances dopantes sans prescription médicale.

Concernant les critères liés aux voyages, 1,2 % des donneurs ont déclaré l’un d’entre eux :

  • avoir séjourné plus d’un an cumulé au RoyaumeUni entre janvier 1980 et décembre 1996 ;
  • avoir eu un antécédent de paludisme avéré au cours des 3 dernières années ;
  • avoir voyagé au cours des 4 derniers mois :
  • dans un pays nécessitant la prise d’un traitement préventif contre le paludisme
  • en Amérique Centrale ou en Amérique du Sud.

Par ailleurs, 0,69 % des donneurs ont déclaré avoir bénéficié d’une transfusion sanguine au cours de leur vie, critère faisant l’objet d’une exclusion permanente.

Parmi l’ensemble de ces situations liées à un risque de transmission d’un agent infectieux, les plus fréquemment déclarées concernaient le multipartenariat du donneur au cours des 4 mois précédant le don (chez 1,9 % d’entre eux) ou celui de son(sa) partenaire (1,0 %). Venaient ensuite le fait d’avoir déclaré une transfusion sanguine au cours de la vie (0,69 %), un voyage dans un pays à risque de paludisme au cours des 4 derniers mois (0,64 %), un tatouage ou un piercing au cours des 4 derniers mois (0,44 %), l’usage de drogues par voie injectable au cours de la vie (0,29 %) et une IST dans les 4 derniers mois (0,15 %).

Parmi les hommes, le fait d’avoir eu des rapports sexuels avec des hommes au cours des 12 derniers mois précédant le don était déclaré par 0,73 % d’entre eux.