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le sang c'est quoi ?
Le système ABO Groupes sanguins Le système Rh Le système Kell
Qu'est-ce qu'un groupe sanguin rare ? Le sang ? les globules rouges les globules blancs
les plaquettes le plasma Groupe sanguin des enfants
Les produits sanguins labiles
De gauche à droite : globule rouge, plaquette sanguine et globule blanc.
Le sang
Le sang est un liquide biologique vital qui circule continuellement dans les vaisseaux sanguins et le cœur, notamment grâce à la pompe cardiaque. Il est composé d'un fluide aqueux, le plasma, et de milliards de cellules, principalement les globules rouges, qui lui donnent sa couleur.
Le sang joue un rôle essentiel dans le transport de l'oxygène, des nutriments, des anticorps et des hormones.
Le sang a principalement une fonction de transport:
- des gaz: oxygène inspiré depuis les poumons vers les tissus, gaz carbonique depuis les tissus vers les poumons pour être expiré
- des nutriments, depuis les intestins vers le foie et les tissus
- des hormones et autre molécules, depuis des cellules sécrétrices vers d'autres tissus qui changent leur fonction selon la présence du produit sécrété
- de la chaleur, depuis des tissus vers la peau, surtout quand il fait chaud
- des cellules pour la défense contre les bactéries, des virus et d'autres intrus.
Globules rouges, globules blancs, plaquettes et plasma
Voici la composition du sang en détail :
- les globules rouges (ou hématies ou érythrocytes) sont des cellules riches en hémoglobine, une protéine qui fixe le fer et qui est capable de transporter le dioxygène ou le dioxyde de carbone. Ces cellules dépourvues de noyau portent aussi les antigènes du système ABO, responsable du groupe sanguin ;
- les globules blancs (ou leucocytes) forment une famille variée de cellules immunitaires. Elles assurent la défense de l'organisme ;
- les plaquettes sont des fragments de cellules, capables de s'agréger entre elles. Elles sont donc responsables de la coagulation du sang et de la formation des croûtes à la surface de la peau en cas de blessure ;
- le plasma est un liquide composé d'eau et de sels minéraux ; il permet le transport des cellules sanguines précédemment citées et celui des nutriments d'origine alimentaire (sucres, acides aminés...), des protéines (hormones, anticorps...), des déchets du métabolisme (urée...).
Le système ABO Le système Rh Qu'est-ce qu'un groupe sanguin rare ?
Groupes sanguins Le système Kell
Le système ABO
Il existe huit groupes sanguins dans le système ABO - Rhésus (D)
Le groupe sanguin le plus courant dans la population française est le groupe A, suivi des groupes O, B, et AB, selon les répartitions suivantes dans la population française :
Un sujet de groupe A possède l’antigène A à la surface de ses globules rouges.
Un sujet de groupe B possède l’antigène B.
Un sujet de groupe AB possède à la fois l’antigène A et l’antigène B.
Un sujet de groupe O ne possède ni l’antigène A ni l’antigène B.
A Rhésus Positif A Rhésus Négatif B Rhésus Positif B Rhésus Négatif AB Rhésus Positif AB Rhésus Négatif O Rhésus Positif O Rhésus Négatif
Groupes sanguins
Les globules rouges portent à leur surface des « antigènes de groupes sanguins », et notre appartenance à un groupe donné dépend de la présence ou de l'absence de ces antigènes.
Les groupes sanguins se transmettent de manière héréditaire, selon les lois de la génétique classique.
Les antigènes de groupes sanguins sont regroupés au sein de grandes familles, appelées « systèmes de groupes sanguins ». À ce jour, trente-trois systèmes et près de trois cents quarante antigènes de groupes sont identifiés chez l'Homme. Les systèmes les plus connus sont le système ABO (qui comprend les groupes A, B, AB et O) et le système Rh (anciennement dénommé « Rhésus »). Mais bien d'autres systèmes existent (Kell, Duffy, Kidd, etc.), qui doivent parfois être pris en compte lors d'une transfusion, notamment le système Kell.
Le système Rh
La présence ou l’absence, à la surface du globule rouge, d’un antigène appelé D (dit « grand D ») définit le groupe sanguin Rh+ ou Rh-. Dans la population française, 85 % des individus sont Rh+, car ils possèdent cet antigène D. Les autres sont Rh-, ne le possédant pas.
Il existe cependant des variations d’une région de la France à l’autre. Ainsi, le groupe Rh- est plus fréquent dans le Sud-ouest, en particulier au Pays Basque. Des variations existent aussi dans d’autres pays. Le groupe Rh- est rare en Asie du Sud-Est : moins d’un Chinois sur 1000 est Rh-.
Le système Rh comprend d’autres antigènes, tels que C (« grand C »), E (« grand E »), c (« petit c ») et e (« petit e »), qui sont également très souvent indiqués sur les cartes de groupe sanguin.
Les groupes ABO et Rh sont systématiquement associés sur les documents de groupage sanguin. On retrouve des formulations de type « A Rh+ », « B Rh-», « AB Rh+ », etc., mais, dans le langage courant, le groupe « A Rh+ » devient « A+ », désignant la présence simultanée du groupe A et du groupe Rh+ chez un sujet. De la même façon, le groupe « AB- » correspond à la présence des groupes AB et Rh-. Si l’on combine les groupes ABO et Rh, les fréquences des combinaisons dans la population française sont celles-ci :
Le système Kell
Un troisième système est important en transfusion : le système Kell. La présence ou l'absence d'un antigène dénommé antigène K (« grand K ») définit le groupe Kell+ ou Kell-.
Dans la population française, 9 % des individus sont Kell+, ayant l’antigène K sur leurs globules rouges. Les autres sont Kell-. La détermination du groupe Kell est systématiquement transcrite sur chaque carte de groupe sanguin.
Parmi les autres systèmes de groupe sanguin d'intérêt transfusionnel, nous pouvons citer les suivants : Duffy, Kidd, MNS, Dombrock, Colton, etc.
Ainsi, toute personne possède à la surface de chacun de ses globules rouges un très grand nombre de groupes sanguins différents, ce qui réduit très fortement les chances d'être en situation de parfaite compatibilité entre deux individus. On conçoit ainsi combien la transfusion peut être complexe dans certains cas, car elle ne se résume en aucun cas à donner du sang A à un receveur de groupe A...
Qu'est-ce qu'un groupe sanguin rare ?
Un groupe sanguin est dit rare si moins d'un sujet sur 250 lui est compatible dans la population générale. À titre d'exemple, il existe de très rares sujets qui ne sont ni A, ni B, ni AB et ni O : leur groupe sanguin, appelé « Bombay », a une fréquence d'un sur un million dans la population européenne. En France, un tel groupe est plus fréquemment rencontré sur l'île de La Réunion. De tels sujets ne peuvent même pas être transfusés avec du sang O — il y aurait un risque d'accident grave — mais uniquement avec du sang présentant le même groupe rare que le leur.
Le groupage effectué chez un donneur peut parfois permettre la découverte d’un groupe rare : ceci représente un grand intérêt, à la fois pour une éventuelle transfusion ultérieure du sujet qui a donné son sang et pour celle de malades présentant le même groupe sanguin rare. Si un groupe rare est identifié à l’occasion d’un don de sang, le donneur en est informé et se trouve sollicité pour donner son sang aussi régulièrement qu’il l’acceptera, afin de le stocker dans la banque nationale de sang rare congelé. Le sang congelé dans cette banque pourra être utilisé en cas de besoin, soit pour le donneur lui-même, soit pour un autre patient présentant le même groupe sanguin rare que le sien.
Aujourd’hui, le Centre national de référence pour les groupes sanguins (CNRGS) assure le suivi et la sécurité transfusionnelle, en France métropolitaine et extra-métropolitaine, de près de 15 000 personnes présentant un groupe rare, qu’il s’agisse de donneurs ou de patients.
Groupe sanguin des enfants
Selon les gènes (allèles, pour être plus précis) des parents, voici la table du groupe sanguin des enfants.
La logique dominant (A et B) et récessif (O) est respectée.
Rappel: Si l'allèle est O, c'est que le génotype est OO; Si l'allèle est A c'est le génotype est soit AA soit AO. Si l'allèle est B c'est le génotype est soit BB soit BO.
En résumé:
Si deux O => O
Si A et B => AB
Ensuite, si un A => A
Et si un B => B
Chaque parent dispose de deux allèles. Le tableau suivant montre tous les cas possibles pour les enfants. Il est symétrique: la partie rose est équivalente à la partie blanche.
Le groupe sanguin est indiqué en rouge.
grâce aux dons L'EFS produit
Les produits sanguins labiles
On appelle produit sanguin labile (PSL) le produit issu d’un don de sang et destiné à être transfusé à un patient.
En France, les produits sanguins labiles proviennent exclusivement de donneurs de sang bénévoles. Ils respectent des règles strictes de sélection des donneurs, de transport, d’analyse et de conservation, afin de garantir la sécurité de la chaîne transfusionnelle.
L’EFS a le monopole du prélèvement, de la préparation, de la qualification biologique et de la distribution aux établissements de santé des produits sanguins labiles (PSL).
Le sang recueilli dans une poche permet de fabriquer plusieurs produits, qui répondent aux exigences de la médecine transfusionnelle : concentrés de globules rouges, de plaquettes et plasmas.
Les globules blancs (leucocytes) sont éliminés lors de la fabrication de ces préparations car ils risqueraient, s’ils étaient transfusés, de provoquer des réactions indésirables chez le receveur.
Les concentrés de globules rouges (CGR)
Les concentrés de globules rouges (CGR) ou concentrés érythrocytaires, préparés à partir de sang « total », sont obtenus après une étape de centrifugation.
Les CGR sont conservés jusqu’à 42 jours, à une température fixée légalement entre +2° et +6°C.
Selon leur qualification, on distingue différents types de CGR :
-
les CGR phénotypés, précisant le phénotype Rhésus - Kell du donneur ;
-
les CGR phénotypés étendus précisant le phénotype du donneur pour d’autres groupes sanguins que ABO, Rhésus et Kell ;
-
les CGR compatibilisés, après réalisation d’un test de compatibilité entre le sérum du receveur et les hématies du CGR à transfuser ;
-
les CGR CMV négatif, provenant d’un donneur séronégatif pour le cytomégalovirus ;
En fonction de la pathologie du malade, l’EFS peut également produire :
-
des CGR déplasmatisés, dont le plasma résiduel a été éliminé ;
-
des CGR irradiés, soumis à une source de radiations ionisantes de 25 à 45 gys, bloquant les fonctions des lymphocytes qu’il peut renfermer ;
-
des CGR congelés, issus de donneurs présentant un phénotype rare et conservés à une température inférieure à - 130°C ;
-
des unités pédiatriques, divisées en poches contenant de petits volumes de CGR afin de transfuser les nouveau-nés.
Les concentrés de plaquettes
Les concentrés de plaquettes sont préparés soit à partir d’un don de sang sang total, soit à partir d’un don en aphérèse (un procédé permettant de prélever uniquement les plaquettes et de restituer au donneur les autres éléments du sang dans une même procédure). Cette technique permet de recueillir auprès d’un seul donneur et en un seul don suffisamment de plaquettes pour traiter un patient.
On distingue donc deux types de produits :
-
les mélanges de concentrés plaquettaires standards (MCPS) qui proviennent de 5 à 6 donneurs de sang. Après centrifugation du sang, les plaquettes sont séparées puis poolées ;
-
les concentrés plaquettaires d'aphérèse (CPA), issus d’un seul donneur.
Les concentrés plaquettaires ont une durée de validité de 5 jours sous agitation constante et maintenus entre +20° et +24°C.
Selon leur qualification, on distingue différents types de CPA :
-
les CPA phénotypés, pour lesquels ont été déterminés les antigènes HLA (classe I) et/ou HPAS 1 à 5 ;
-
les CPA CMV négatif, provenant d’un donneur séronégatif pour le cytomégalovirus.
Selon les transformations qu’ils subissent, en fonction de la pathologie du malade, on distingue également :
-
les CPA déplasmatisés, dont le plasma résiduel a été éliminé ;
-
les CPA irradiés, soumis à une source de radiations ionisantes de 25 à 45 gys, bloquant les fonctions des lymphocytes qu’il peut renfermer ;
-
les CPA congelés, afin d’augmenter leur durée de conservation.
Le plasma thérapeutique
Le plasma sanguin est préparé à partir d’un don de sang ou d’un don par aphérèse – selon un procédé similaire au prélèvement de plaquettes.
On distingue deux types de plasma : le plasma « thérapeutique », destiné à être transfusé à un patient, et le plasma « matière première », qui va servir à fabriquer des médicaments dérivés du sang (ou produits sanguins stables).
Les plasmas thérapeutiques sont conservés à une température inférieure ou égale à -25°C durant au maximum un an après la date de prélèvement.
Depuis 2015, l’EFS produit deux types de plasma thérapeutique pour répondre aux besoins des malades :
- Le plasma viro-atténué par l’amotosalen (psoralène S-59)
L’amotosalen permet de détruire l’ADN et l’ARN des virus. La méthode de viro-atténuation du plasma par amotosalen et exposition aux UVA comprend plusieurs phases successives ; le plasma est notamment filtré de l’amotosalen résiduel et de ses produits de dégradation.
- Le plasma sécurisé par quarantaine
La sécurisation consiste à conserver la poche de plasma pendant au moins 60 jours, dans l’attente d’un second don. Ce délai permet de couvrir la « fenêtre sérologique », période silencieuse après la contamination, durant laquelle un virus, même s’il est présent dans le sang, peut ne pas être détecté par les analyses. Quand un second don est effectué, le plasma issu du précédent don est libéré, si la négativité des tests est confirmée.
L’EFS a relancé cette filière de production à la suite de l’arrêt du plasma inactivé par bleu de méthylène en 2011.
A la suite d’une décision du Conseil d’Etat du 23 juillet 2014, l’EFS ne produit plus de plasma viro-atténué par solvant-détergent, en raison de sa requalification en médicament.
Distribuer, délivrer et conseiller
Distribution
A partir de ses plateaux de préparation, l’EFS organise la répartition des produits sanguins labiles (PSL) préparés sur l’ensemble du territoire au sein de ses 156 sites de délivrance. Cette répartition, appelée « distribution » doit permettre de disposer en chaque point du territoire des PSL indispensables aux patients et aux établissements de santé dans un délai compatible avec la sécurité transfusionnelle, mais doit aussi prendre en compte la nécessaire gestion de ces produits précieux afin d’en réduire la péremption et d’éviter la pénurie.
Cette activité de distribution de l’EFS inclut également la fourniture de plasma matière première au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB) afin qu’il puisse fabriquer des médicaments dérivés du sang.
Délivrance
Le personnel des sites de délivrance de l’EFS sélectionne les produits sanguins pour un patient sur la base d’une prescription médicale en prenant en compte les résultats des analyses immunohématologiques et les données d’historique transfusionnel du patient notamment, indispensables pour assurer la sécurité transfusionnelle. Cette sélection de PSL pour un patient donné s’appelle la délivrance, elle est nominative et a pour objectif de « mettre à disposition le bon produit, au bon moment, pour le bon patient ».
Conseil transfusionnel
Afin d’adapter au mieux la prescription au patient ou en cas de situations particulières, le praticien prescripteur peut faire appel à un conseil transfusionnel assuré par les médecins ou pharmaciens biologistes de l’EFS conformément à la réglementation.
Ce conseil englobe à la fois une mission d’aide personnalisée à la thérapeutique transfusionnelle et une mission de santé publique, grâce à un conseil harmonisé sur l’ensemble du territoire limitant au strict nécessaire la qualité et la quantité de produits délivrés.
La distribution, la délivrance et le conseil se situent dans la chaîne transfusionnelle immédiatement en aval des activités de prélèvement, de préparation et de qualification des produits sanguins. Ce sont les dernières actions du site de l’EFS ou du dépôt de sang avant la transfusion.
Ces étapes font l’objet d’une réglementation précise qui doit être respectée en tout point afin d’assurer la sécurité des patients et en particulier de réduire considérablement le risque immunologique lié à la transfusion sanguine.
AUTRES ACTIVITES
L’entretien prédon et le prélèvement des PSL
La sécurisation des PSL commence dès l’entretien prédon. Cette première étape, destinée à déterminer si les candidats sont éligibles au don, permet d’écarter ceux présentant un risque, pour eux-mêmes et/ou pour le receveur.
La préparation des PSL
Entre la collecte et la distribution, les dons sont transformés en produits sanguins labiles dans 19 sites, dits « plateaux de préparation », répartis dans l’ensemble de la France. L’activité de préparation comprend des opérations de séparation des différents composants du sang, d’étiquetage, de conservation et de conditionnement.
La qualification des PSL
La qualification biologique des dons est effectuée dans 4 laboratoires en métropole et 3 dans les DOM. Elle comprend une trentaine d’examens, immunologiques, sérologiques et infectieux, qui permettent notamment de rechercher la présence de virus, de bactéries ou de parasites. Une fois les résultats de ces analyses obtenus, les produits, sécurisés par ces différents examens, sont libérés pour être distribués aux établissements de santé.